Une vie sans stress est-elle même possible ? Peu de questions peuvent recevoir une réponse aussi simple : non, il est impossible de vivre une vie sans connaître le stress. Les détenteurs du record du nombre d’années vécues sans stress sont probablement Adam et Ève. Le stress n’est entré dans leur vie que lorsqu’ils ont été chassés du paradis – ils étaient donc probablement déjà adultes. Cependant, la plupart d’entre nous, en fait nous tous, vivons des moments de stress depuis l’enfance, avant que nous ayons appris à appeler le stress « stress » et à le reconnaître. Le stress peut être bon ou mauvais. Et le mauvais stress ne doit pas être excessif.
Comment fonctionne le stress, d’où vient-il et pourquoi est-il si présent ?
Selon les estimations des médecins et des psychologues, jusqu’à 85 % des visites chez le médecin sont dues à des maux résultant du stress. Le capitalisme sauvage, la concurrence, les médias, le fait de toujours manquer de temps, la tension, la pression – voilà des mots clés qui sont, d’une part, des symboles typiques de notre époque et, d’autre part, des facteurs de stress qui provoquent le développement de maladies dangereuses. La vie à une époque où tout va vite est associée à la recherche constante du profit, du succès, dès que possible, en voulant toujours être en avance sur les autres, en voulant toujours tout faire le plus vite possible, en faisant toujours mieux que les concurrents et bien sûr en étant toujours à l’heure.
Contrairement aux croyances ancestrales, ce ne sont pas les prédispositions génétiques ni la pollution environnementale qui sont la cause principale des maladies courantes. Le stress sévère et chronique contribue à un grand nombre de maladies. La liste des maux commence par divers types de douleurs (maux de tête, douleurs au cou, aux épaules, douleurs musculaires et autres) et d’inflammations. Viennent ensuite les troubles gastro-intestinaux, souvent liés au travail (diarrhée, constipation, ulcères, brûlures d’estomac) et les maladies de la peau. Et en plus de tous ces problèmes de santé liés au stress, mentionnons aussi la baisse de la fertilité, ainsi que les dysfonctionnements sexuels.
Le stress et le cancer
Le stress a pour conséquence directe une baisse de l’immunité et une sensibilité accrue aux infections, mais aussi le développement d’habitudes néfastes telles que le tabagisme, une consommation plus élevée d’alcool et de café, des repas pris sur le pouce et peu d’activité physique. Les émotions fortes, la frustration et la colère qui accompagnent une tension constante entraînent une perturbation du système endocrinien et sont un facteur favorisant le développement de maladies chroniques. On observe également un dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et une libération rapide de cortisol, de dopamine, d’adrénaline et de noradrénaline.
Il en résulte une vasoconstriction et une hypoxie. L’augmentation de l’apport sanguin aux cellules tumorales entraîne leur croissance et la formation de métastases. Les cellules du système immunitaire – les lymphocytes – sont également touchées. On ne peut pas simplement dire que le stress = le cancer. Cependant, compte tenu de tout ce qui a déjà été mentionné, il est indéniable que le stress, par son impact négatif sur l’organisme à de nombreux niveaux, augmente considérablement le risque de cancer et entrave réellement le processus de guérison et de rétablissement.
Le bon stress – qu’est-ce que c’est ?
Afin de comprendre ce qu’est le bon stress, comparons-le à celui que nous connaissons plus : le mauvais stress, le stress destructeur. Le mauvais stress entraîne une dégradation mentale et physique et nous détruit. Il est causé principalement par les épreuves de la vie tels que le décès d’un être cher, un divorce, une maladie grave ou l’apparition d’un handicap, une perte d’emploi et des difficultés financières. Les personnes qui ont vécu de telles expériences sont dans un situation peu enviable. Dans de telles situations, de nombreuses personnes deviennent dépressives parce qu’elles ne peuvent pas faire face au facteur stress qui est nocif pour leur organisme.
Dans le cas d’événements nouveaux et excitants pour nous, mais qui, objectivement, ne sont pas nécessairement négatifs, un eustress – un stress bénéfique – peut se produire. Si vous avez vu naître votre enfant ou si vous vous êtes marié, si vous étiez tout excité à l’idée de commencer un nouvel emploi ou de nouvelles études, vous avez probablement connu du bon stress. Le bon stress a pour but de nous aider à appréhender ce genre de situations. Il nous mobilise pour agir.
La frontière entre le stress destructeur et le stress mobilisateur est mince, cependant le bon stress est toujours relativement court et temporaire. Quand il est là, Il faut donc saisir l’occasion et relever le défi. L’eustress nous soutient lorsque, par exemple, nous sommes sur le point de parler devant un large public – nous voulons alors donner le meilleur de nous-mêmes ; il nous aide aussi à nous dépasser lorsque nous participons à une compétition sportive ; il nous pousse à aller chez le dentiste parce que nous savons que c’est pour notre bien, même si nous savons que ça risque d’être douloureux. Si le moment passe sans que nous ne profitions de l’eustress, nous risquons de renoncer, d’abandonner, de fuir. Et c’est alors le stress destructeur qui gagne. Nous avons perdu.
Comment gérer le stress ?
Le stress doit être géré. Ne faites pas semblant, ne vous dites pas que tout va bien si ce n’est pas le cas. Parlez de vos émotions ou notez-les dans un journal intime. Affrontez le facteur stress plutôt que de le fuir dans des addictions. Soyez conscient de vos émotions, reconnaissez-les et exprimez-les, évitez de les refouler en vous. Faites de l’exercice physique et pratiquez des exercices de respiration. Reposez-vous, apprenez à dire non, lâchez prise, mangez sainement. Et déstressez. Le stress est un mécanisme biologique qui se manifestera tout au long de votre vie. Comprenez-le et surmontez-le.