Parmi les 300 espèces de singes qui peuplent notre planète, il existe une espèce avec une relative absence de pilosité : le singe nu. C’est ainsi que le zoologiste britannique Desmond Morris qualifiait les humains en 1967 dans son livre du même nom. Si la relative absence de pilosité sur tout le corps est l’une des nombreuses caractéristiques qui nous distinguent des autres singes, elle a un impact fondamental sur notre thermorégulation et donc sur le fonctionnement global de l’homme dans un monde dépendant des saisons et des conditions changeantes du jour et de la nuit. Nous avons donc besoin de nous protéger du froid, ce qui est assuré par des vêtements chauds et des couettes.
Un bon sommeil et une bonne température
Le confort thermique a une grande influence sur la facilité avec laquelle nous nous endormons et sur la qualité de notre sommeil. En plus d’un matelas suffisamment ferme, l’adaptation de la température à nos besoins individuels améliore la continuité et la qualité du sommeil. La température optimale pendant le sommeil pour la plupart des gens se situe entre 12 et 21 degrés Celsius. Plus les valeurs-limites sont proches, plus le sommeil sera mauvais et nous ne pourrons pas atteindre une récupération suffisante pendant le sommeil. Mais pourquoi est-ce le cas ? Pourquoi est-il important de veiller à avoir une température optimale dans la chambre à coucher ?
Une température trop élevée entrave la production de mélatonine – l’hormone du sommeil – par le corps. Cela entraîne des réveils fréquents pendant la nuit, ce qui a un impact négatif sur la phase REM et conduit à une fatigue ressentie pendant la journée. Lorsque nous avons trop chaud, nous commençons à transpirer et les vaisseaux sanguins se dilatent. Ainsi, le cerveau est occupé à refroidir le corps. L’organisme a également du mal à stabiliser le taux de cortisol, l’hormone du stress, qui devrait déjà être progressivement réduit avant le moment du coucher.
Et que se passe-t-il quand la chambre à coucher est trop froide ? C’est simple ! On ne pense pas à s’endormir, mais au fait que nous avons froid. Le sang circule plus lentement et le cerveau se concentre pour essayer de réchauffer le corps. Au lieu de stocker l’énergie et de la rediriger vers les centres qui en ont besoin, le cerveau l’utilise pour réchauffer le corps froid. Le processus d’abaissement de la température corporelle le soir pour se préparer au sommeil est automatique dans des conditions favorables. Toutefois, dans des conditions extrêmes (par exemple, une température trop basse), le comportement global peut être gravement perturbé.
Une protection naturelle contre le froid – le corps humain
Parmi les scientifiques, les avis sont partagés quant à la raison pour laquelle la pilosité de l’homme est devenu relativement absente au cours de l’évolution. Certains prétendent que c’est parce qu’avec peu de poils, il est plus facile de se déplacer dans l’eau. D’autres encore sont d’avis que cela a un lien avec l’adoption d’une position corporelle droite. Néanmoins, la plupart des anthropologues s’accordent à dire que les poils constituent une protection efficace contre le froid comme contre la chaleur. Le corps humain, quant à lui, est obligé de dépenser de l’énergie pour ralentir ou accélérer sa circulation sanguine, pour stimuler ses muscles, pour activer ses glandes sudoripares.
Le cerveau est programmé pour répondre de manière appropriée à différentes situations par la thermorégulation du corps. Une telle situation se produit lorsque nous allons dormir. La température de notre corps est abaissée d’environ un demi-degré Celsius, ce qui est directement lié à l’augmentation du taux de mélatonine. Lorsque nous entrons dans la phase REM, le cerveau cesse de se concentrer sur le maintien de la bonne température. Il est occupé par d’autres activités importantes, résultant des besoins du système nerveux. Il doit traiter les informations et les expériences recueillies au cours de la journée, gérer les émotions et s’occuper de la régénération cellulaire.
Pourquoi nous couvrons-nous pendant le sommeil ?
Pour se sentir bien et fonctionner correctement pendant la journée, il est essentiel de veiller à avoir un sommeil de qualité. Si nous avons renoncé à avoir des repas difficiles à digérer à une heure tardive, si nous avons fait le tri dans nos pensées et géré notre stress, il nous reste à préparer la chambre à coucher. Un matelas confortable, un pyjama agréable au toucher, une couette matelassée, une pièce aérée et une température optimale. Tout est prêt ? Super ! Il est 23 heures ou plus tard. Blottis contre notre oreiller, nous nous endormons. « Nous nous éteignons. » Pendant ce temps, notre cerveau s’attelle à la tâche difficile qu’il doit accomplir.
L’activité cérébrale varie en fonction de la phase de sommeil. Bien que le système nerveux soit au repos, certaines de ses parties sont toujours en alerte. Comme nous l’avons déjà mentionné, la température corporelle baisse légèrement lorsque nous nous endormons, et pendant la phase REM, le cerveau se concentre sur d’autres activités, négligeant la thermorégulation. Vers 4 heures du matin, lorsque la température est généralement la plus fraîche, une personne en bonne santé et bien endormie se trouve précisément dans cette phase de sommeil. Il a alors besoin d’une source de chaleur supplémentaire. Le cerveau est occupé par autre chose et, sans même se réveiller, la personne attrape automatiquement la couette et s’en recouvre de sorte que seul son nez dépasse.
Comment garder un confort thermique pendant son sommeil ?
Si la température de la chambre dans laquelle vous dormez est proche de la limite supérieure (20-21°C), il vaut la peine de la baisser un peu et de vous concentrer sur d’autres aspects qui affectent la régulation de la température pendant le sommeil. Choisir les bons vêtements avec lesquels vous dormez est important à tout moment de l’année. En hiver, on peut également envisager d’utiliser un matelas rempli de mousse thermoélastique et une couverture lestée. Ils épousent précisément la forme du corps du dormeur et l’enveloppent, contribuant ainsi à maintenir une température optimale.